« J'ai vu un ange dans le marbre et j'ai seulement ciselé jusqu'à l'en libérer. »
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Dulzura Naciente
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Sujet: « J'ai vu un ange dans le marbre et j'ai seulement ciselé jusqu'à l'en libérer. » Sam 23 Avr - 14:03
o° Kaigi °o
- Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pour-quoi ? Franchement, Hei… Il a vraiment le don de m’envoyer je ne sais où pour voir je ne sais qui, qui en plus est blessé. Il le sait pourtant… Non ? Que je suis musicienne et pas médecin ? Bah… Tschh… Il a dû filer à cause de ses foutus Marines. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Je suis seule, je n’ai pas le sens de l’orientation, et je dois retrouver un inconnu. Tschh…
Je ruminais mes mots tout en marchant dans une rue ensoleillée, mais loin d’être des plus agréables. Cette ruelle était pratiquement déserte, seuls quelques passants aux regards noirs me dévisageaient en entendant mes propos que je tentais de contenir au plus profond de mon âme. Le bruit de mes chaussures sombres sur le béton abîmé et gris était le seul bruit qui prouvait qu’un être humain était encore vivant dans ce village délaissé. En temps normal j’aurais tout fait pour me faire la plus discrète possible, mais rien que le fait d’être suivie par un chien blanc plus grand qu’un enfant m’en empêchait. Sans compter que sa respiration haletante d’animal s’entendait même au QG des Marines, à l’Ouest. Mon cœur battant sous l’angoisse de la solitude dans un village solitaire devait faire trembler les maisons des Révolutionnaires, à l’Est. Pour l’unique raison que je me trouvais au beau milieu de ces deux ennemis. Comment ?
C’est assez simple. Après l’épisode inoubliable du bar, le jeune homme au nom de Heihashi m’a emmené avec lui. Comme je lui ai dit que l’endroit où nous allions m’importait peu, il s’était dirigé, pour aucune raison apparente, vers cette petite île. Il aurait pu, il aurait dû, choisir un autre endroit pour se poser. Histoire, au moins, d’éviter les conflits entre deux camps avec tant de haine l’un pour l’autre. Heureusement pour moi, mon nouveau compagnon de route était protecteur. Aussi, dès que notre bateau accosta au port qui menait à ce village neutre dans lequel j’errais à présent, il m’ordonna de rester ici, de ne pas bouger en l’attendant. Je n’ai su pourquoi, Je n’ai pas cherché à le savoir. Ce qui a pris sur ma fameuse curiosité ? Peut-être l’odeur de glace fraîche qui avait grimpé peu à peu dans mes narines. Avec la pétrification d’une jeune femme dans le bar, nous n’avions pu finir de manger. Et, puisque l’on m’obligeais à rester ici.
Ceci dit, je ne pouvais ne pas ressentir un peu de culpabilité en moi sur le fait de laisser seul Heihashi. Mais c’était en quelque sorte un manque de confiance en lui. Il était vrai que, qu’il aille à l’Ouest ou à l’Est, il était tout à fait capable de se débrouiller. Sinon, Je me sentirais fautive jusqu’à la fin de mon existence. De toute façon, je n’avais pas le choix, il était déjà parti avant que je puisse répliquer me promettant qu’il reviendrait si je promettais de l’attendre. Alors je l’ai attendu. Il me faut vous avouer que l’attente n’a pas été désagréable. L’odeur sucrée m’avait mené à un vulgaire restaurant. Si modeste que le doute s’était formé en moi sur le fait que cette senteur pouvait provenir d’ici ou non tant elle était douce et riche et le bâtiment pauvre et sale. Mais peu m’importait. Je n’avais pas hésité une seconde à me jeter dans les bras de la gourmandise, une nouvelle fois.
Le restaurant où je m’étais dangereusement incrusté se confondait avec l’extérieur. Il était pratiquement vide, silencieux et inquiétant. Mais l’odeur sucrée était même que le soleil qui rendait ce village un peu plus gai. Seul le barman se tenait debout, à laver tables et chaises en attendant inlassablement d’autres clients que la dizaine qui étaient déjà là. Je vous passe les détails fatiguant et inutiles de quelqu’un qui commande puis qui mange sa commande. Quoi que je dois avouer que ma vue de jeune fille goinfre devait être désagréable. Mais c’est cependant le seul moment où je sens que ma vue est ragoûtante tant mon dos est courbée sur l’assiette. Mon humble chien, quant à lui, avait déjà la panse pleine, aussi, il digéra son met à mes pieds en attendant la fin de ma gourmandise. Tout se joua à la sortie du restaurant.
Cette fois, le ventre définitivement plein – mais toujours aussi plat – , je sortais simplement, naturellement de l’auberge, le sourire aux lèvres. Le bonheur s’offrait à moi. J’aurais pu, j’aurais dû, me tourner vers lui, mais une main me serra l’épaule pour me mener dans un endroit plus sombre encore que le village. Ce fut là, entre deux bâtiments que je trouvais en face de moi un homme essoufflé et exténué qui me tenait les épaules en s’appuyant presque sur moi. Serais-je restée une éternité dans ce restaurant ? Me serais-je attardée dans ma gourmandise ? Au point de retrouver quelques heures après mon cher Heihashi si épuisé. Je ne voyais aucune blessure dans ce noir, mais il était sûr qu’il ne s’était pas accordé un roupillon pendant mon repas. Il me lâcha alors, entre deux souffle de respirations, rapidement.
- Ϟ Dulzura, écoute-moi bien je n’ai que peu de temps. Pas de temps pour t’expliquer pourquoi je te demande, sans poser une seule question, d’aller dans l’auberge bleue, au bout de la rue. Dans la chambre au nombre 2oo, un homme blessé est allongé sur le seul lit de la salle. Je t’en supplie, prend soin de lui. Ϟ - Où tu vas ? - Ϟ Je suis obligé de fuir, les Marines me recherche, je n’ai pas fait que du bien à l’île. Ϟ
Sur ce il s’en fut. J’avais assez confiance en lui pour savoir, pour être sûre que je le reverrais bientôt. Ce ne fut pas ça qui plongea mon bonheur dans l’angoisse. Plutôt le fait d’aller retrouver un inconnu. Depuis ce jour, j’avais toujours vu les hommes comme de gros et gras personnages aux haleines détestables. Et, malgré ma rencontre avec non seulement Heihashi, mais aussi Ikki qui n’étaient pas désagréables à regarder ou même à sentir, je ne cessais de me faire des films à propos de cet inconnu, me l’imaginer méchant. Si seulement nous n’avions pas atterri sur cette île, si seulement Hei aurait pu rester avec moi, si seulement… Si seulement ça ne pouvait être moi qui vivais cela. Ce n’était pourtant ni dur, ni facile, ça emportait juste toutes mes attentions à propos d’être chasseuse de prime dans des eaux profondes. Mon but s’y noyait.
L’auberge bleue se trouvait à présent devant moi. Ce n’était pas son nom, mais je me doutais qu’un bâtiment bleu ornait d’une pancarte « auberge » pouvait convenir à la description de Heihashi. J’entrais alors dans le bâtiment. Je demandais la salle 2oo comme convenu. On me dit alors qu’elle était déjà occupée, je répondis que l’on m’y attendait. Jugeant ma tête de jeune fille, l’homme décréta que j’avais l’air bien trop innocente pour mentir et trop frêle pour créer un carnage dans son auberge. Aussi, de son bureau, le gérant me lança la clef de la chambre. Je l’attrapais puis me dirigeais vers les escaliers de bois. En parlant de bois, tout était fait en cette matière ici. Seuls les sièges de la réception étaient recouverts d’une fine couche de cuir. Je montais alors sur les marches qui craquaient sous chacun de mes pas.
Après avoir atteint la fin des escaliers, je me retrouvais dans un couloir dont le plancher ne se taisait pas plus que les marches. Le fait que toutes les portes soient fermées m’interdisait alors de ne voir ne serait qu’un halot de lumière timide malgré le soleil qui régnait à l’extérieur. Je m’avançais alors suivi de mon fidèle compagnon qui traînait des pattes. À croire que lui non plus ne voulait pas se retrouver avec un inconnu. Je ne pouvais me faire à cette idée. Mais il était trop tard pour reculer, la porte se trouvait devant moi. Aucun bruit à l’intérieur. Je respirais un bon coup, puis enfonça la clef dans la petite serrure, je la tournais alors. Je m’arrêtais un instant pour souffler une nouvelle fois. Je ne cessais de m’imaginer l’homme gras et pullulant qui n’hésiterait pas à abuser de moi dès son réveil. Prenant mon courage à deux mains et chassant toutes appréhensions, je me lançais et ouvrais complètement la porte.
La pièce était close de toutes parts, une seule fenêtre éclairait la chambre. Ce qui la laissait dans une pénombre agréable. Encore une fois tout était fait de bois. Seule l’assiette blanche et ronde, remplie d’eau, était faite de porcelaine, sur la table de nuit. La salle d’ailleurs n’était pas composée de grand chose, on sentait qu’il y avait un strict minimum. Premièrement, la chambre était trop petite pour entrer un meuble en plus. Il n’y avait qu’une simple table de nuit et un lit aux draps blancs. Le tout recouvert de poussière. Mais je n’avais pas fait attention à tout cela. Peu m’importait la couleur de la couette ou même le verre de la vitre. Sur le lit, encore plus blanc que les draps eux-mêmes, un homme gisait. Non, ce n’était pas un homme, c’était un ange.
Il était facile de le reconnaître. Ses ailes d’un blanc immaculé étaient repliées dans son dos, il semblait mal à l’aise ainsi couché dessus. Mais, même sans cela, sa beauté était égale à celle que l’on décrit dans les livres d’enfants en parlant d’ange. Au contraire de la mienne, sa peau était claire. Son torse, bien que recouvert d’égratignures était proprement dit… Parfait. Mis à nu ainsi, il me fut difficile d’imaginer que la suite soit d’une laideur insupportable. Ceci dit, malgré sa beauté et ses traits fins, seul son visage était vierge de blessures. Une coupure seulement ornait sa joue. Je ne sus que faire. Ce n’était pas du tout ce que je m’imaginais. En fin de compte je l’aurais préféré laid. Rougissant plus qu’à la normal je sortais de la chambre illico en claquant la porte derrière moi.
Je m’appuyais alors sur celle-ci, tentant de reprendre en vain mes esprits. Bon sang… Hei… Tu ne m’avais pas dit qu’il était un ange. Je respirais trois fois de suite, le plus doucement et calmement possible. En face de moi, mon chien me lançait un regard interrogatif. Je le caressais et il reprit sa respiration haletante puis ses yeux inconscient et niais. Ma réaction était déplacée, j’aurais dû au contraire être soulagée de ne pas avoir trouvé un homme gras et gros comme je m’y attendais. Aussi je ré ouvrais la porte qui grinça légèrement. Mon esprit était plus calme à présent, je pouvais affronter la beauté de l’ange endormi. Sans faire de bruit, je m’approchais alors de la table de nuit où y étaient interposées de quoi s’occuper des blessures qui ornait le torse de l’inconnu.
Je n’avais jamais fait ça avant, je n’avais jamais vu faire quelqu’un d’ailleurs. Aussi, je pris simplement la sorte de draps et retira la paire de ciseaux qui se trouvaient au-dessus. Il ne me fut tout de même pas compliqué de comprendre que la paire de ciseau était là pour couper ce morceau de tissu blanc. Avant de l’utiliser comme il se doit, je jetais un regard sur le visage de l’homme. Bien que son corps soit recouverts d’égratignures, son visage semblait reposé dans un sommeil divin. Tous ses traits étaient détendus et agréables à regarder. Mais le fait de m’attarder dessus ne fit que me faire faire un faux mouvement. La paire de ciseaux coupa ma paume, je gémit légèrement en secouant ma main droite puis reprit avec plus de concentration.
À présent, plusieurs morceaux de tissus étaient coupés. Je retroussais mes manches noires, en trempait un dans l’assiette d’eau puis commençais à le passer sur les égratignures du jeune ange. Je tournais alors la tête, gênée d’avoir à le regarder en même temps. Quelques minutes plus tard, toutes les blessures de son torse étaient propres. Cela faisait bien une quinzaine de minutes que j’attendais un réveil quelconque ou le retour de Hei. Mais la seule chose qui changea fut que la chaleur montait peu à peu malgré l’obscurité de la chambre. Je m’approchait alors de la fenêtre pour l’ouvrir. Un courant d’air violent passa par l’ouverture. De peur de gêner l’hôte qui dormait encore sur le lit, je ne fit que l’entrouvrir, laissant un filet de vent traverser la pièce. Puis, plus patiente qu’antan, je m’asseyais sur le seul siège recouvert de cuir de la salle, en face du lit. Cependant, je tentais de regarder autre part que de poser mes yeux impoliment sur le corps inerte de l’ange.
[ Si problème avec la logique de ton histoire avec Hei ou autre, Mp moi. ]
Dernière édition par Dulzura Naciente le Ven 29 Avr - 19:37, édité 1 fois
Raphaël
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Sujet: Re: « J'ai vu un ange dans le marbre et j'ai seulement ciselé jusqu'à l'en libérer. » Mar 26 Avr - 1:49
Dulzura Naciente
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Sujet: Re: « J'ai vu un ange dans le marbre et j'ai seulement ciselé jusqu'à l'en libérer. » Jeu 28 Avr - 21:42
o° Kigane °o
Si ma gêne n’avait pas était telle au point que je ne pouvais jeter un regard sur le corps gisant du jeune ange sans rougir, j’aurais peut-être tourné la tête à temps pour ne pas être si surprise. Je me trouvais à présent au fond de la chaise, complètement blanche les yeux en dehors de ma tête. Je n’osais plus rien dire. Non seulement l’homme s’était réveillé en criant un mot dans une langue qui m’était inconnue, mais il était si bizarre de le voir se mouver. On dit qu’il ne faut se fier aux premières impressions, mais je ne pouvais m’empêcher de penser qu’au départ ce n’était qu’un bel homme qui dormait, je n’avais rien à craindre de lui. Mais à présent, un sourire se dessinait sur ses lèvres, mais ses yeux ne souriaient pas, son corps tentait maladroitement de bouger. Je ne savais maintenant s’il avait été préférable de l’avoir eu laid ou non. Userait-il de sa beauté pour profiter de mon innocence et ma naïveté ? Je secouai la tête comme pour chasser cette image. Reprenant peu à peu mes esprits, tout comme lui, mes joues reprirent leurs couleurs légèrement roses, je me redressais. Ses paroles cassèrent ma concentration.
- Merci de m'avoir soigné... Divine beauté dont j'ignore l'identité. Je suppose que vous avez veillé sur moi pendant mon coma. J'espère que vous n'en avez pas trop profité hein ? Ha ha ha... aïe !
J’aurais pu, j’aurais peut-être même du, m’arrêter sur le fait que sa voie était agréable à entendre. Son timbre était masculin, mais pas dans le sens viril, plutôt efféminé et pourtant il ne ressemblait en rien à une dame. Dans le son de sa voix, une tinte de tristesse ou de fatigue lui laissait un côté sombre et séduisant. Mais là n’était pas la question, je restais sans mots devant les siens. Comment… Comment un ange au visage si doux pouvait-il sortir de choses si grotesque et surtout, déplacée dans une telle situation ? Cependant, il m’avait complimenté sur ma beauté, ce que peu avait fait. Mais cette flatterie fut vite oubliée quand il me sortit des propos pervers. Il est vrai qu’il m’arrive d’en sortir quelques-uns par moments, mais ce n’était pas une raison pour me le dire à moi. En sachant que j’avais fait maints efforts pour ne pas le regarder. Mais il était évident qu’il ne pouvait le savoir.
Je baissais alors la tête, un peu rouge, mais cela était naturel. J’étais déçue par son comportement qui s’associait peu à son visage et à son corps divins. Je n’avais pas réagi quand son rire le blessa. C’était de sa faute après tout. Je voulais me montrer indifférente, pour qu’il s’oblige à se taire. Je jetais un regard à la fenêtre, mais mes prunelles ne fixaient rien en particulier. Le silence se creusa entre nous. Tant mieux, il récupèrerait et je pourrais ainsi me retenir de répondre à ses propos impolis. Cependant, quelque chose m’avait empêché de le faire de suite. Ce sourire… Il ne pouvait être vrai. Il le paraissait, mais non, ça ne pouvait être vrai. À moins que ce ne soit du courage, cacher derrière des lèvres heureuses la torture que lui procurait les blessures ?
- Pourriez-vous ouvrir les fenêtres s'il vous plait ? J'ai besoin d'air frais depuis que j'ai respiré votre parfum, s’il ne se dissipe pas rapidement, je risque de rapidement tombé sous le charme. Re-aïe !
Il ne pouvait pas tout simplement demander d’ouvrir la fenêtre ? Je soupirais discrètement. En tant que désigné pour m’occuper de lui, je ne pouvais faillir, je l’avais promis à Heihashi. Aussi, sans rien dire, j’ouvrais la fenêtre, un courant d’air violent dégagea complètement mon visage et enveloppa le corps de l’ange. Mes bras frémirent légèrement, mais je ne bougeais pas. Cela m’embêtait de devoir à rester ainsi, sans rien dire. Par politesse, je me devais de tenir une conversation. À moins que… Non, têtu comme il semble être, il n’acceptera pas de se rendormir un peu. Une idée me vint. J’avais oublié le principal. Bien que ça ne me soit arrivé qu’une fois, je savais combien il était déboussolant de ne pas savoir pourquoi, comment on se retrouvait ici après avoir perdu connaissance si longtemps. Je tournais mes yeux bleus vers lui, rougissant légèrement à sa vue. Adossée contre le mur, je pris ma voix habituelle. Propre à mon physique et ma tête, elle était douce. Seule une pointe de gêne se lisait en elle. Il est vrai que je me sentais mal à l’aise en ma présence de l’ange et ses « compliments » n’avaient rien arrangé. Je commençais maladroitement la conversation.
- Heum… Je me nomme Dulzura. Je ne sais pas trop pourquoi tu es ici dans cet état, mais… Un ami qui me tient à cœur à voulu que je m’occupe de toi, alors je le ferrais. Mais... Mais si tu pouvais arrêter avec tes propos sur ma beauté et ma senteur s’il te plait…
Je ne le vouvoyais pas, je n’avais pas l’habitude après tout. Pour lui, ça pouvait peut-être paraître excessif de demander une telle chose pour franchement pas grand-chose, mais je ne pouvais pas supporter. J’avais toujours en tête le dessin d’un homme comme étant profiteur, pervers, égoïste. Bien que ces compliments ne soient pas si désagréables, je ne pouvais ne pas me sentir mal avec un homme. Je continuais alors, plus doucement en m’approchant de lui. Je repassais, par obligation, un peu d’eau sur les blessures qui s’étaient ré-ouvertes sous ses paroles et ses petits mouvements. J’étais plus rouge que rouge, mais je me devais de le faire, c’était ma promesse faîtes à Hei’.
- Ça te blesse de parler et de bouger de toute façon. Si je te rends en mauvais état à mon ami, je culpabiliserais alors ne bouge plus. Je ne suis pas médecin vois-tu ? Je ne suis qu’une musicienne de pacotille.
Je marmonnais presque en lui parlant. Cela me dérangeait de parler en même temps que de le choyer obligatoirement. Je ne cacherais pas que la peur me prenait peu à peu. Il fallait évidemment que ce soit un homme et non une femme. J’avais l’air de raconter ma vie, de conter mes pensées, mais je détestais parler de moi ainsi, rien qu’un peu. Mais je me devais de lui donner un minimum de renseignements. Pour qu’il fasse attention à ne pas se couper les veines, qu’il soit prévenu que je ne pouvais faire mieux que ce j’avais fait en matière de médecine. Et encore, je ne lui avais pas fait part de ma maladresse. Sans rien dire, je reprenais le tissu blanc devenu rouge pour le reposer sur la table et y faire mes petites affaires en rangeant. J’attendais une réaction. J’avais, certes, un peu peur de lui, mais tout au fond de moi, dans le dernier couloir de mon âme, je souhaitais mieux le connaître, qu’il réussisse à me prouver qu’il n’est pas celui que je pense.
Raphaël
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