Ce jour était spécial pour notre petit équipage pirate. Et oui, en effet, ce jour marquait la fin d’une longue aventure, une aventure qui après dix-huit longues et belles années allait s’arrêter pour l’un des matelots. Non pas que celui-ci allait perdre la vie ou cesser de la poursuivre dans le monde de la piraterie, bien au contraire ! C'était la fin d'une histoire, mais le commencement d'une autre, celle d'Is' en tant que grand flibustier.
Cela faisait quelques temps qu’il en parlait, et comme prévu, Isamu allait prendre sa vie en main. C’était le jour de son anniversaire et cela faisait des années qu’il se l’était promis : le jour où il entamerait sa dix-huitième année, il prendrait le large afin de rejoindre Grand Line et réaliser son rêve de gloire en tant que pirate reconnu.

C’est donc avec le cœur empli d’amertume mais aussi de joie que le jeune pirate et ses compagnons naviguaient aujourd’hui sur la mer d’East Blue. Le futur grand flibustier allait partir le lendemain matin, le bateau sur lequel il voguait depuis son premier jour le déposerait sur l’île où se trouve Logue Town, la ville où tout commence et où tout fini.
Il savait que cela allait être dur, mais quitter tous ceux qu’il avait aimés jusqu’alors et avec qui il avait vécus était le prix à payer s’il voulait réaliser son rêve le plus cher. C’est pourquoi il essayait autant qu’il le pouvait de ne pas penser à son départ, il lui restait une journée à vivre avec ses nakamas avant de prendre seul la mer et il comptait bien en profiter !
Cela avait bien commencé, car après un déjeuner plus que copieux auquel pour une fois tout le monde avait participé, le petit groupe pirate avait décidé de ne pas se préoccuper du reste du monde. Et de fait, personne n’était à sa place et personne ne surveillait les environs. Ils avaient autre chose à faire que scruter l’océan pour y trouver un bateau à dépouiller, aujourd’hui il fallait faire la fête !
Le matin fût consacré au rangement du bateau et à la préparation de celui-ci. Aux alentours de midi, une longue table fut dressée et leurs meilleurs poissons cuits pour l’occasion. Les bouteilles de rhum tombaient les une après les autres, tout comme les chansons et les danses qui pleuvaient sur le bateau en cette après midi.
Des heures comme celles qui venaient de passer, ça creuse ! Et cela tombait bien, nos brigands avaient prévus d’aller manger leur repas du soir dans un restaurant pour le moins spécial qu’ils affectionnaient : Le Baratie. Ce qui rend cet endroit singulier n’est pas sa décoration ou sa nourriture, non, ce qui le rend si particulier et la place qu’il occupe. Et en effet, quelqu’un a-t-il déjà vu un restaurant flotter sur l’eau, en plein milieu de l’océan ? Pourtant, c’est ce que fait le Baratie, il est là, perdu au beau milieu d’East Blue, nourrissant et abreuvant pirates, civils ou marines. A ce que l’on dit, ce serait un ancien grand pirate qui l’aurait fait naître en revenant de la route de tous les périls, mais bon, ce n’est qu’une rumeur …
Quoiqu’il en soit, nos forbans avaient grande faim et arrivaient sur la plateforme flottante de ce restaurant.
C’est en criant que nos amis poussèrent la porte de l’établissement ! L’alcool rendrait-il sourd ?


Et bien d’autres cris encore sortirent de la bouche de nos héros lorsqu’ils franchirent l’entrée de la pièce en se taquinant les uns les autres et en rigolant à pleins poumons.
Ils s’assirent à une grande table libre au centre de la salle et continuèrent à ripailler ! Ils mangèrent de bons gros morceaux de viandes saignants, après quoi ils furent retapés et purent recommencer à boire comme bon leur semblait.
Mais ils n’étaient pas seuls dans ce restaurant. Parmi les différents clients, il en était un qui reconnaissait ces hors la loi, et s’il les reconnaissait c’était pour une bonne raison.


Cet homme s’appelait Sam, et les pirates bruyants assis devant lui étaient les assassins de son père. Sam n’avait qu’une dizaine d’année quand son paternel perdit la vie, mais il s’en souvenait comme si c’était hier.
Ce s'était déroulé un jeudi, jour du marché, et les flibustiers étaient venus piller les braves gens faisant leurs emplettes ainsi que les pauvres marchands. Le père de Sam faisait partie des hommes forts du village et se battu avec ses compagnons contre les brigands. Malheureusement, cela n’a pas suffit, et en plus de perdre leur argent et quelques unes de leurs denrées, les habitant de ce hameau perdirent également ce jour-là de leurs meilleurs combattants.
Alors que les malfrats passaient leur temps à se saouler et à rire, notre homme, lui, partit se cacher dans les toilettes appeler la base Marine la plus proche afin qu’il envoie une unité sur le Baratie. Après quoi il patienta, attendant de voir arriver les justiciers régler leur compte à ces criminels.


Le père d’Isamu, Jack, se retourna alors et vit face à lui, dans l’encadrement de la porte un homme en tenue de marine. Il se mit alors à rire.


Sam se leva d’un coup de la chaise qu’il occupait dans un coin de la pièce et pointa le capitaine du doigt.


Le gardien de la paix ordonna une nouvelle fois au pirates de se rendre sans aucune résistance. Et c’est ce qu’ils firent, du moins dans un premier temps.
Une fois dehors, ceux-ci se trouvaient face à une vingtaine d’hommes voulant les capturer, mais ils ne comptaient pas se laisser faire. Au lieu de continuer leur chemin vers le bateau de la Marine, nos amis s’arrêtèrent sur la plateforme du Baratie et firent face à leurs ennemis.


Cette remarque ne plut pas aux marines qui, du coup, attaquèrent nos héros. La bataille dura une quizaine de minutes, et bien que les hommes de la justice aient été plus nombreux, ce sont nos flibustiers qui remportèrent la victoire, non sans quelques blessures, mais celles-ci étaient toutefois superflues.
Tout cela venait de sa passer sous les yeux ébahis de ce pauvre Sam qui se rapprochait maintenant de sa petite embarcation. Manque de chance, un des membres de l’équipage le vît filer et l’attrapa par le col avant de le laisser tomber au milieu des autres pirates. Le père d’Isamu prit alors la parole.


Notre jeune pirate regarda alors l’homme se trouvant à ses pieds.


Il venait de prononcer ces mots avec à ses lèvres un léger sourire en coin.
Deux secondes plus tard, son épée était plantée dans la gorge de Sam, laissant dégouliner le long de sa poitrine un large filet de sang.

Il ne valait mieux pas rester là pour l’instant, on ne sait jamais, quelqu’un d’autre pourrait appeler de nouveaux marines, et ceux-ci pourraient êtres plus nombreux et plus redoutables que les premiers.
C’est pourquoi après avoir payé leur note et dépouillé leurs victimes de leurs armes et de leur argent, nos brigands reprirent le large en direction de Logue Town, comme convenu.