Parfois, le vent souffle fort toute la journée. C’est assez gênant, surtout parce que mes cheveux longs viennent souvent sur mon visage. Ce n’est pas pratique, surtout pour voir ce qui se passe autour. C’est pour cette raison que, principalement, je n’aime pas le vent.

J’étais sur une île étrange ce jour-là. Elle était principalement recouverte par une grande ville où les maisons étaient en bois. Ca et là, je pouvais voir le fourmillement de la population locale. Il avait tous l’air terriblement excité. Je ne comprenais pas pourquoi. Il n’y avait pourtant pas de raisons de s’affoler. Certes le temps était agréable, bien qu’un peu venteux, mais ce détail mis à part, il n’y avait pas de quoi courir partout. Et pourtant les gens s’affolaient. Allez savoir pourquoi.
Moi ? Je restais calme. J’avais du temps. Beaucoup de temps. Alors j’errais dans les rues, sans but. La ville était agréable. Les grandes bâtisses de pierres et de bois étaient très agréables à regarder. J’aimais le faire tout en trimbalant ma carcasse en ville. De temps en temps, j’entrais dans un magasin, pour voir. Quelques uns vendaient des armes, d’autres des vêtements ou de la nourriture. Etrange. Je me demandais toujours quel intérêt il pouvait y avoir à acheter des vêtements lorsque l’on en a déjà sur soi. De même, la nourriture abonde lorsque l’’on sait où chercher, comme moi. L’échange commerçant est, par nature, stupide.

Les citadins étaient-ils tous aussi excités ? Parce qu’à Loguetown, ils ne semblaient pas avoir une minute de répit. Pour moi qui n’avait aucune occupation, mise à part observer, c’était une mine d’or. Je sortais un petit carnet de notes et écrivait quelques renseignements. C’était la première fois de ma vie que je voyais un endroit aussi densément peuplé. Récolter des informations semblait donc judicieux. Je m’étais donc posté dans un coin, assis par terre, pour prendre en note ce que j’observais. Beaucoup d’hommes en ville portaient des armes. Ils devaient avoir peur de quelque chose, sûrement. De temps à autre, je voyais arrivé au loin, sur la mer, un navire aux voles noires. Un jour, un poltron m’a dit qu’il s’agissait de pirates. Cela m’a parût étrange. Quel coup pouvaient-il bien tenter ?*
Par la suite, au fil des conversations que j’ai pu avoir avec quelques voyageurs se faisant appeler « pirate », je suis pris d’admiration pour eux. C’est fou ce que leur vie semble passionnante. Ils voyagent, font des rencontres, accumulent les aventures et ont de nombreux amis. Un jour, l’un d’eux me dit que j’avais une dégaine de forban. Vous ne pouvez pas savoir à quel point j’étais flatté. Je me souviens d’ailleurs lui avoir payé un verre. Enfin, je le lui ai commandé. parce que je n’avais pas d’argent. Je n’ai jamais d’argent. Ca coûte trop cher.

Au bout d’un certain temps et de plusieurs balades, je finis par arriver à un port spécial. Il n’y avait que des vaisseaux de guerre plus ou moins grand arborant de grandes voiles blanches sur lesquelles était écrit le mot « Marine ». De ce qu’on m’a expliqué, dans l’histoire, c’est là le camp des méchants. Ils embêtent les pirates et les empêchent de voyager. Je ne comprend pas pourquoi ils font ça… Après tout, les pirates ne leur demande rien, ils veulent juste voguer sur les mers, rien de plus.
Un homme accourut vers moi. Il s’arrêta près de moi et m’interpella sur un ton étrange. Sa voix était rapide, coupée par son essoufflement, mais suraigüe et à l’air énergique malgré tout. Il me parût bizarre. Mais j’écoutais, pour voir. Il faut toujours écouter les gens. Ils ont toujours quelque chose d’intéressant à raconter. Et c’est comme cela que l’on peut apprendre des choses.

« Monsieur !… Veuillez quitter ce lieuuuuuuu !!... Seul les soldaaaaaaaats... de la Marine sont autorisééééééés.... à venir ici ! »

C’était assez étrange. J’avais l’habitude d’aller où je voulais sans me poser de questions. Restreindre ma liberté m’ennuyait. D’autant que ce lieu avait l’air intéressant. Je me demandais quoi faire, les yeux perdus vers la mer. Je me rendis compte, alors, qu’il faisait vraiment très chaud sur ce port. Le soleil m’accablait. Ses rayons puissants venaient frapper mes tempes et un mal de crâne terrible me prit. Le soleil me fait très souvent cet effet. Je ne sais pas pourquoi. En tout cas, si ce jour et ce moment fût important, c’est parce que c’est en partie ce jour que j’ai commencé à être pris pour un pirate. Ce soleil m’énervait tellement que, sur un coup de sang, je sorti mon pistolet pour tirer, sans crier gare, sur le soldat. En pleine tête ! BAM !! Son crâne explosa et beaucoup de sang jaillit. Je le regardais alors se vider de son sang. Ce dernier se répandait très vite sur le sol. Si bien que, à un moment donné, j’ai commencé à en avoir sous mes bottes. Je lui ai demandé d’arrêter, que cela devenait gênant. Il n’a pas répondu.

* Je te la dédicace celle-là.